Un éternel Treblinka

Dr Pierre Jouventin
Ancien Directeur de recherche en éthologie au Centre National de la Recherche Scientifique & Directeur de laboratoire d’écologie au CNRS

Parle de la souffrance animale et de la chasse

 

La souffrance animale, une spécialité française ?

Une crise identitaire est en gestation depuis plusieurs années dans notre pays. Elle touche non à la couleur de peau ou à la religion, mais à la définition de l’humain.

Ce n’est pas un problème d’espaces comme à Notre-Dame-des-Landes, mais d’espèces ; pas un débat sur l’écologie, mais sur ses compléments, l’éthologie et l’éthique. Cette crise sociale est complétement ignorée ou niée par la plupart des élus. Je veux parler de la cause animale considérée par le gouvernement comme une mode sectaire et minoritaire.

 

La sociologie de notre pays s’est inversée en un demi-siècle : les citadins et néoruraux sont devenuslargement dominants et cette majorité continue à croître. Mais les ruraux sont mieux représentés que les citadins, en particulier au Sénat.

En conséquence, les élus prennent beaucoup mieux en compte les revendications émanant de groupes sociaux de plus en plus minoritaires comme les agriculteurs et les éleveurs, alors qu’ils négligent et méprisent les valeurs montantes, mais non politisées, de la jeunesse, où les amis des bêtes et les vegans prolifèrent

Chasseurs courtisés

La chasse constitue un bon exemple de ce décalage culturel qui s’amplifie entre la rue et les politiques, entre la ruralité d’antan et les nouvelles aspirations sociales : elle concerne moins de 2% de la population française quand son groupe parlementaire compte trois fois plus de participants que les autres.

Cette catégorie sociale vieillissante et décroissante est riche, puissante et courtisée par les partis. Alors que les autres usagers de la nature (randonneurs par exemple) sont 30 fois plus nombreux, les chasseurs français ont obtenu plus d’avantages que dans n’importe quel autre pays :

  • dates de chasse et liste des espèces chassables constamment élargies ;
  • conventions officielles des fédérations de chasse avec l’Education nationale pour enseigner la gestion de la faune et l’écologie dans les établissements scolaires ;
  • absence de dimanche sans chasse (tous les jours de la semaine sont chassables en France à la discrétion du maire, ce qui est unique et explique notre record d’accidents de chasse) ;
  • suppression du périmètre interdit à la chasse de 200 m autour des maisons ;
  • contrôle par les chasseurs du conseil d’administration de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, etc.

La ferme aux 16 00 singes

En ce moment, les pétitions pour la cause animale fleurissent sur les réseaux sociaux devenus le refuge de la démocratie bâillonnée. Elles concernent les expérimentations animales (pour les moins invasives, il s’agit de tests pharmaceutiques et cosmétologiques) :

  • premier conflit sur le commerce des primates : le transport par Air France des singes a été fermement défendu par le ministère des Transports alors qu’il est interdit dans un nombre croissant de compagnies aériennes (Lufthansa, British Airlines, Air Canada, Air China, United Airlines, etc) ;
  • deuxième commerce d’un autre temps : près de Strasbourg, un centre d’élevage demande à passer à la dimension industrielle avec 1 600 singes qui seront enfermés dans un fort. Le préfet a autorisé l’extension, avec en prime l’autorisation d’y enfermer des représentants d’une famille de lémuridés menacée d’extinction ! Une pétition pour s’opposer à ce camp de la mort pour primates a déjà récolté 50 000 signatures.

Un militant de la cause animale manifeste devant le siège d’Air France à Istanbul, le 4 janvier 2014 (OZAN KOSE/AFP)

L’animal est-il une personne ?

Rappelons que, pour la science, notre espèce fait partie de ce même groupe
des primates, la différence génétique entre les chimpanzés et nous étant à peine supérieure à 1%. L’éthologie et la neurobiologie ont abondamment démontré que les singes pensent, ressentent les douleurs et les émotions comme nous.

Il y a 150 ans déjà, Charles Darwin écrivait qu’entre notre espèce et les autres, la différence n’est pas de nature mais de degré… Ce problème éthique n’est bien sûr pas évoqué par les sociétés qui font commerce du transport et de l’élevage de ces singes destinés à l’enfermement et à la vivisection, pas plus que par les autorités qui, à la fois, nous représentent et justifient ces pratiques.

Le directeur adjoint d’Air France a répliqué au collectif baptisé Air Souffrancepar l’argument classique des vies humaines épargnées par les expériences médicales. Cet argument d’autorité se discute aujourd’hui : des méthodes de substitution moins coûteuses et plus morales sont de plus en plus mises au point, chaque espèce étant différente des autres.

Deux exemples : la thalidomide avait été testée sans problème sur des singes avant de provoquer des malformations chez les nouveau-nés humains ; le sida ne peut être transmis à nos proches parents, les chimpanzés, car ils sont naturellement immunisés !

Faut-il rétablir l’esclavage ?

L’argument économique paraît plus solide car Air France Cargo est devenu l’unique avionneur européen acceptant les animaux d’expérience. Même monopole pour le projet strasbourgeois : les pays qui autorisent des centres d’élevage de primates pour l’expérimentation deviennent rares car les populations des pays développés y sont de plus en plus hostiles.

Notre pays, longtemps rural, était très en retard dans le domaine de la compassion et de l’éthique animale, surtout par rapport aux pays nordiques et anglophones ; il est en train de le rattraper, comme le prouve le succès actuel des livres de Matthieu Ricard ou de Franz-Olivier Giesbert.

Le pays des droits de l’homme doit-il régresser pour devenir le refuge des commerçants d’animaux de laboratoires parce que nos élus toujours cartésiens considèrent, contre l’avis de la rue, les singes non comme des cousins mais comme des objets à exporter ? Doit-il faire de la souffrance animale une spécialité française, comme le foie gras, pour faire entrer des devises ? Faut-il rétablir l’esclavage parce que c’était une tradition qui rapportait gros ?

Le statut de l’animal refusé… puis accepté

Ne désespérons pas : au retour du texte à l’Assemblée nationale, les députés viennent d’accepter le nouveau statut de l’animal malgré l’avis négatif des sénateurs…

Alors que le code civil considérait toujours l’animal comme un objet, le projet de réforme de son statut dans le droit français visait à harmoniser les différents codes actuellement incohérents sur ce sujet. Il s’agissait simplement de les requalifier en tant qu’« êtres vivants doués de sensibilité », ce qui paraissait légitime à la plupart et avait été voté par la Chambre de députés.

C’était encore trop demander aux sénateurs (dont un tiers a plus de 71 ans malgré un récent rajeunissement) : la reconnaissance de l’animal comme être sensible a tout de même été rejetée par le Sénat, dont on se demande s’il est seulement coûteux et inutile ou s’il est nuisible. Les députés, qui avaient le dernier mot sur le texte, ont finalement voté en faveur de ce statut ce mercredi 28 janvier.

C’est une bonne chose. Car après la défense des esclaves, des Noirs, des femmes, des enfants, des homosexuels et autres minorités discriminées, le combat du futur semble celui de la cause animale. C’est à mes yeux le plus fondateur pour définir ce qui est humain.

Cette crise d’identité sociale et culturelle ne provoquera probablement pas d’assassinats comme celle que nous venons de vivre car les militants de la condition animale sont des non-violents. Mais, devant cette surdité des autorités qui sont surprises et scandalisées par les contestations montantes, on peut craindre des heurts violents comme à Sivens, par exemple, entre forces de l’ordre et manifestants anti-corrida. Nos élus répéteront que c’était imprévisible.
http://rue89.nouvelobs.com/2015/01/29/souffrance-animale-specialite-francaise-257354

Les chasseurs en pleine crise de despotisme !

Réaction au communiqué de la FNC du 15 janvier 2015 intitulé : “les oies de la colère”.

Nous ne comprenons pas ce genre d’acharnement de la part d’une Fédération d’associations (malheureusement) agréées au titre de protection de l’environnement par décret ministériel, à soutenir des comportements délictueux, contrevenant à la protection des espèces.

L’ONCFS, dont les responsables de la FNC recherchent le soutien, a pourtant clairement exprimé sa position (son opposition) vis à vis de cette requête des chasseurs de « gibier d’eau ».
Il est vrai que cet acharnement à vouloir obtenir à tout prix la possibilité de chasser encore et toujours a un caractère infantile : si on ne leur donne pas leurs sucreries (la jouissance de pouvoir tirer et tuer encore plus longtemps) ils vont faire une grosse colère…

Nous pourrions en sourire si les « sucreries » en question n’étaient pas des êtres vivants luttant pour leur survie…

Les chasseurs affirment et veulent imposer l’idée que les populations d’oies seraient en bon état de conservation. Qu’en est-il en réalité ? Les oies, comme de nombreuses espèces migratrices, subissent les contraintes multiples liées à l’évolution et au développement des activités humaines, de l’urbanisation, des infrastructures impactant leur habitat et leurs ressources nourricières.

Elles auront alors tendance à se concentrer là où elles seront assurées de trouver la quiétude nécessaire à leurs besoins vitaux. Or elles ne peuvent trouver ces conditions sur nos territoires, car les chasseurs français entendent pouvoir assouvir leur passion.

Les chasseurs multiplient les pressions pour tenter d’arriver à leurs fins, en cherchant les moyens de contourner la législation de protection des espèces, comme le souligne la formule qui ne cache pas son objectif : “le caractère novateur et réaliste, du point de vue juridique et scientifique, de cette dérogation par rapport aux arrêtés précédents”…

Bien sûr, selon la FNC si la Ministre ne leur donne pas satisfaction, ce n’est pas parce que leur demande est inacceptable… c’est parce qu’elle ne veut pas déplaire aux (méchantes!!) ONG antichasse… et aux Verts !

Pourtant, le précédent Ministre de l’Ecologie, Philippe MARTIN (un gentil…) leur avait donné satisfaction … Mais il faut dire que Philippe MARTIN, détail, est lui-même chasseur….
Les chasseurs nous servent sans cesse les mêmes motifs fallacieux et mensongers (de nombreuses associations dont la LPO ont démontré ce discours trompeur et mensonger), cela pour espérer imposer leur façon de concevoir leur amour de la nature : se cacher de façon à pouvoir tuer des oiseaux en vol migratoire et se vanter le soir de leurs courageuses et valeureuses exactions…

En 2012 la LPO écrivait : Les oies aux Pays-Bas
« Certains chasseurs vont jusqu’à prétendre que les associations de protection de la nature cautionneraient les méthodes de destruction employées aux Pays-Bas pour protéger les cultures contre les dégâts des oies. Ces accusations sont absurdes et choquantes : il va de soi que nous réprouvons toutes les méthodes cruelles à l’égard de la faune sauvage. En tout état de cause, le rapprochement entre les deux sujets est infondé. Les oies détruites aux Pays-Bas sont essentiellement des sédentaires, alors que les oies migratrices qui transitent par la France en février remontent directement en Norvège et en Suède pour se reproduire. Le Groupe d’Experts sur les Oiseaux et leur Chasse (GEOC, organisme scientifique reconnu par les chasseurs) a indiqué, dans un avis rendu en 2009, que les deux populations d’oies étaient distinctes et que la prolongation de la chasse en février en France ne permettrait pas de réduire les dégâts commis aux Pays-Bas. »

La FNC avoue en disant par avance qu’elle comprendra, qu’au fond elle soutiendra la colère légitime des chasseurs : « S’ils n’ont pas gain de cause, les chasseurs menacent de passer outre l’interdiction et d’occuper leurs installations en février. Source : http://www.cpnt.fr/index.php/chasse2/item/1427-chasse-des-oies-et-canards-en-fevrier-cpnt-et-les-associations-solidairement-en-action».

Nous voulons attirer l’attention sur le caractère particulièrement grave et anticivique de ces propos.

Nous demandons solennellement que soit retiré aux associations de chasse et par là-même à la Fédération Nationale des Chasseurs qui les regroupe, l’agrément au titre de la protection de l’environnement.

Le Collectif du 21 Septembre

http://www.cpnt.fr/index.php/chasse2/item/1429-cpnt-ump-pour-la-chasse-des-oies-en-fevrier

NOUS SOMMES CHARLIE !

Face à l’assassinat de nos amis de Charlie Hebdo survenu le 7 janvier 2015 dans les locaux du journal et celui de policiers dans les rues avoisinantes, Le Collectif du 21 Septembre est effondré de chagrin et en proie à la colère.

Non seulement Charlie Hebdo est un symbole de la liberté d’expression, mais c’est le seul journal assez courageux pour évoquer régulièrement la condition animale, en dénoncer les scandales et s’opposer aux horreurs de la chasse et du  piégeage.

Les personnes disparues étaient nos amis, les amis de la liberté, de la justice et de l’empathie, et l’hommage mondial qui leur est rendu n’est que justice.

Nous adressons nos condoléances les plus sincères et les plus émues à leur famille, leurs amis et leurs collègues.

« Charlie Hebdo » mérite la reconnaissance qui lui est faite ; « Charlie hebdo » vivra !

Pour le Collectif du 21 Septembre, Nadia POUPON, coordonnatrice

Ségolène Royal souhaite un joyeux Noël aux chasseurs…

Selon le communiqué enthousiaste de la FNC, Madame Ségolène ROYAL, Ministre de l’Ecologie, a répondu à la demande des chasseurs en leur offrant un déjeuner de travail. En acceptant sans réserves les attentes des chasseurs, Madame Ségolène Royal se montre donc favorable au plaisir de tuer, tuer toujours plus, tuer toujours plus longtemps, tuer toujours plus jeune… Les chasseurs ont écrit le 15 décembre dernier à Madame ROYAL leur inquiétude, craignant de ne pas être entendus… Dès le 23 décembre, ils étaient reçus très officiellement.

Selon les chasseurs, Madame la Ministre a fait amende honorable promettant « une concertation plus étroite avec la FNC ». Les chasseurs sont fébriles. La FNC doit satisfaire l’appétit de tuer particulièrement agressif de ses chasseurs de « gibiers d’eau » alors que se profile la fin de la période de chasse « générale ».

Malgré leurs redondantes revendications transgressives concernant la chasse aux oies, malgré l’avis même de l’ONCFS dans une lettre du 23 décembre adressée aux présidents des fédérations départementales des chasseurs, malgré la décision du Conseil d’État du 19 décembre, Madame la Ministre prête une oreille attentive aux insupportables attentes de la FNC, espérant offrir à ses adhérents 10 jours de chasse à l’oie supplémentaires.

Selon la FNC, Madame la Ministre prendra le temps de répondre à ces attentes irrecevables. Elle aurait confirmé aux représentants de la FNC que l’ONCFS ne fera pas partie de la future Agence de la Biodiversité, excluant ainsi de façon incompréhensible la faune de la biodiversité…

Enfin les chasseurs reviennent sur leur volonté d’initier les enfants aux pratiques de chasse.

Cette volonté d’emprise sur les enfants, afin de tenter de palier à la diminution de leurs effectifs, en contradiction avec les notions évidentes des connaissances des sciences naturelles, au mépris de la lutte contre le prosélytisme à l’école, est inacceptable.

Enfin, après que le parlement ait avec une particulière complaisance légiféré plusieurs fois en 12 ans sous prétexte de simplification en offrant toujours plus de facilités aux chasseurs au détriment des mesures élémentaires de sécurité pour le public, la FNC revient sur ce sujet : La FNC a demandé à la Ministre la mise en place d’un groupe de travail sur la simplification, afin que les chasseurs, les associations et les fédérations soient aussi les premières bénéficiaires de nouvelles mesures pour simplifier la pratique de la chasse dans le but de développer ce loisir.

Les chasseurs espèrent rester influents auprès des responsables politiques ; force est de constater que cela est encore le cas… Il est vrai qu’ils paient très cher un lobbyiste patenté en la personne de Monsieur Thierry Coste qui ne se cache pas d’être un véritable et efficace « agent d’influence…

Comment dès lors faire comprendre à Madame la Ministre que les temps changent ? En effet, le nombre de chasseurs diminue inexorablement du fait du vieillissement de sa population et du fait que leur activité de loisir est de plus en plus en décalage avec les attentes et les valeurs de la société qui ne tolère plus cette agression ludique envers un monde animal en souffrance.

La population des chasseurs vieillit et  diminue alors que celle des protecteurs du monde animal et de la nature que nous représentons ne cesse d’augmenter… Quand Madame la Ministre et les responsables politiques en prendront-ils la mesure ?

 

Le collectif du 21 Septembre

Lettre ouverte à Mme Ségolène Royal – 22 décembre 2014

A Madame Ségolène ROYAL
Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie
Hôtel de Roquelaure
246, boulevard Saint-Germain
75007 PARIS

Gif sur Yvette, le lundi 22 décembre 2014

Objet : La thématique des chasseurs

Madame La Ministre,
Nous souhaitons attirer votre attention sur un courrier qui vous a été adressé le 15 décembre dernier par la Fédération Nationale des Chasseurs, courrier dans lequel nous retrouvons leurs thématiques familières :
– Les chasseurs sont convaincus qu’ils sont les représentants d’une activité majeure, indispensable pour la société du fait de son poids économique et des milliers d’emplois qu’elle représenterait.

Qu’en est-il en réalité ?

Les chasseurs sont des usagers très particuliers de la nature. Ils représentent aujourd’hui 1,5% de la population et investissent les espaces naturels. Contrairement au football qu’ils évoquent, ou à toute autre pratique de sport, les chasseurs s’accaparent les espaces publics et entendent les gérer en faveur de leur pratique, excluant les autres composantes de la société.
Un certain nombre d’aspects du « poids économique » ont été pointés par la Cour des Compte via l’Audit du fonctionnement de l’ONCFS. Les chasseurs bénéficient de subventions choquantes provenant de fonds publics, notamment des Collectivités Locales. L’ONCFS, Etablissement Public, est sous l’autorité des chasseurs qui y sont majoritaires. Le Président du Conseil d’Administration n’est-il pas Monsieur Sabarot, Président de la Fédération des Chasseurs de Gironde ?…
Concernant les soi-disant dizaines de milliers d’emplois, nous voulons attirer l’attention sur le déficit en terme d’emploi et d’expansion de l’éco-tourisme, du fait de l’impact des pratiques de chasse qui empêchent le développement d’activités pacifiques prisées par la population, comme la randonnée ou l’observation de la nature.
N’oublions pas aussi de compter sur les millions d’euros de manque à gagner pour l’agriculture du fait de l’élimination annuelle des 5 à 600 000 renards par les chasseurs avec l’assentiment des Préfets, au prétexte fallacieux qu’ils seraient nuisibles.
C’est enfin une activité accidentogène pour l’ensemble de la population : chaque année des personnes non pratiquantes de la chasse sont blessées et tuées, dont des enfants.
– Les chasseurs sont inquiets des changements en faveur de la protection animale que pourrait introduire la loi Biodiversité et qui pourraient nuire à leur pratique en en limitant la portée… Les mauvais traitements sur les animaux domestiques ou d’élevages sont pris en considération par le législateur. Les animaux sauvages reconnus comme des êtres sensibles devraient, malgré l’opposition des chasseurs, faire l’objet d’une telle protection.
– Concernant les oiseaux migrateurs et les oies en particulier, il est à noter que le Président Baudin reste dans le flou, ce qui est pour le moins curieux pour un « spécialiste de la nature ». La situation des oies selon leur espèce est très différente. Les chasseurs entretiennent ce flou et une certaine confusion, car leurs assertions ne reposent sur aucun fondement autre qu’assouvir leur passion de tuer.
S’agissant de l’oie Bernache, les chasseurs ont obtenu, contre l’avis des naturalistes, qu’elle devienne la 91 ème espèce chassable en France.
Concernant l’oie cendrée, il a été démontré que c’est bien la pression de chasse en France qui limite l’aire de répartition des oiseaux et favorise sa concentration dans les zones où elles sont protégées, en Belgique et aux Pays-Bas, où l’espèce est la bienvenue. Allonger la période de chasse en France n’aura aucune influence sur les dommages agricoles aux Pays- Bas, comme l’a expliqué Berend Voslamber, le scientifique néerlandais coordinateur du programme de marquage des oies cendrées. En revanche, cela mettrait en péril la petite population d’oies qui va nicher en Norvège. De plus, les effets du réchauffement climatique amenant à une migration plus précoce demanderaient au contraire à avancer la date de fermeture de leur chasse.
Enfin, sur cette question très sensible du fait que les oiseaux font face chaque année à  énormément de contraintes dues au simple développement continu des activités humaines, nous demandons que les espèces migratrices dont les oies font partie, soient déclarées « inappropriables »(Les oiseaux migrateurs parcourent territoires et continents en s’exposant à de multiples dangers et efforts qui les mettent quotidiennement en péril ; c’est pourquoi il nous parait nécessaire de DECLARER les oiseaux migrateurs INAPPROPRIABLES par l’homme, ce qui  les soustrait par principe à toute forme de capture et de destruction, en particulier par la chasse).
– Les chasseurs se targuent d’être les représentants et les défenseurs de la ruralité. Or la ruralité n’est plus ce qu’elle était au siècle dernier. Elle est maintenant composée en grande partie de « néo-ruraux » qui n’attendent pas l’ouverture de la chasse, mais de pouvoir profiter sereinement de leur environnement… L’animation en milieu rural que représente la chasse se résume le plus souvent à un méchoui par an en contrepartie de dizaines de journées de nuisances voire de stress liés au climat de guerre qu’ils entretiennent.
– La chasse est bien en position défensive vis à vis de la loi Biodiversité, contrairement à ce qu’affirme son Président. Les chasseurs craignent que les avancées de la loi aient pour effets  la réduction de leurs prérogatives, que ce soit par le développement de mesures en faveur de la protection des animaux ou le rattachement pourtant logique de l’ONCFS à l’Agence de la Biodiversité, rattachement qui pourrait lui faire perdre l’emprise inadmissible qu’elle a sur cet Etablissement Public.
– Enfin, le Président des chasseurs n’hésite pas à entretenir un climat de confusion en employant des formules comme : « Nous plaidons pour que l’on ose aller plus loin que la loi de 1976, en inscrivant dans la loi le développement de la conservation de la nature par l’utilisation durable et que nous allions plus loin dans la modernisation de la Gouvernance nature engagée depuis 2012 ». A ne pas douter que Monsieur Baudin aimerait faire croire  que les chasseurs pourraient être « les agents de l’utilisation durable de la conservation de la nature » en se présentant comme des régulateurs.
Nous souhaitons dénoncer l’imposture qui sous-tend cette notion de régulation, sachant que les chasseurs sont amenés à soi-disant réguler les effets de leurs propres dérégulations : lâchers de 20 millions d’animaux sortis des élevages, augmentation et maintien d’une surpopulation de sangliers, développement des populations de cervidés là où se concentrent les actions de chasse, etc.
En conclusion, Madame La Ministre, nous restons à votre disposition pour vous présenter notre argumentaire.
En souhaitant qu’enfin l’intérêt général prime face aux  revendications corporatistes, nous vous adressons l’expression de nos respectueuses salutations.

Pour le Collectif du21 septembre
http://collectifdu21septembre.opposantschasse.org
coll.21sept@gmail.com
BP 49 ; 91192 : GIF SUR YVETTE cedex
A ce jour, 30 associations et 150 particuliers adhèrent au Collectif, soit environ 20000 personnes.

Nadia POUPON, Coordonnatrice

A nos agriculteurs…

Des ragondins torturés, écrasés en plein Nantes, sans que personne n’intervienne pour les stopper….
Un sanglier tué et pendu en pleine ville sans que personne ne réagisse… à part, comme toujours, les associations de protection animale !

En février 2013, les agriculteurs de la FDSEA de la Manche ont introduit de force dans la boîte à lettres de l’association Manche-Nature une dizaine d’étourneaux, blessant et tuant les malheureux oiseaux !

Jusqu’où iront les agriculteurs avant que les forces de l’ordre reçoivent enfin l’ordre attendu par une population ulcérée, celui qu’ils reçoivent pourtant dans d’autres circonstances très ciblées et très discutables car très partisanes ?
Je parle des manifestations anti-corrida.

La corrida est soutenue par le gouvernement, qui trouve le moyen d’envoyer toute une armée de CRS pour faire échouer chaque manifestation anti-taurine par les procédés les plus abjects, alors que ces manifestants pacifiques ne font que défendre l’éthique, le respect de la vie !

Jean-Pierre Garrigues est convoqué au tribunal* parce qu’il n’a pas déclaré sa manif ! Les agriculteurs ont-ils déclaré la leur ?
Il est inculpé pour avoir parlé au mégaphone près des arènes, entravé la circulation, appelé au trouble public, etc ! Le fumier déversé partout, les cars de CRS poussés par des tracteurs, les ragondins torturés et le sanglier pendu devant des personnes sensibles et des enfants, çà n’a pas entravé la circulation ni troublé l’ordre public ? Cà n’est rien ? Ca ne gêne personne aux yeux du gouvernement et de la justice française ?

* À l’issue de cette garde à vue, Jean-Pierre Garrigues s’est vu signifier, à titre personnel, une convocation au tribunal de grande instance de Tarbes le 6 janvier 2015 pour :
– organisation d’une manifestation sans déclaration préalable
– entrave à la circulation
– entrave à la liberté du travail avec menace
– violation d’un arrêté municipal
– utilisation d’un mégaphone
– appel au trouble public.

Mais dans quel pays vivons-nous ???

Je ne peux m’empêcher de penser que parmi les agriculteurs, il y en a qui font de l’agriculture biologique, laquelle doit respecter la nature et les animaux. Qu’attendent-ils pour manifester eux aussi leur désapprobation ?

Qui sont ces brutes infâmes qui nuisent à leur réputation ? Ont-ils l’appui de tous leurs confrères ?
Etant végétarienne évoluant vers le véganisme, je vénère ceux qui me nourrissent avec des produits de qualité : les agriculteurs bio.

A quand l’obligation, pour la santé de tous et celle de la planète, de cultiver biologiquement les terres ?
Ce n’est pas le chemin choisi par nos gouvernants, qui privilégient la culture de masse, pour une consommation de masse, pour des déchets en masse, que les agriculteurs pratiquant cette industrie qu’ils savent néfaste n’hésitent pas à déverser sur les routes pour manifester leur colère. Ils n’ont plus foi en rien, même pas en ce qu’ils produisent.

Un jour, en Mayenne, un éleveur de viande ovine biologique me disait que pour s’en sortir, le bio étant vendu plus cher, il suffirait que tous les éleveurs s’y mettent pour s’en sortir à leur tour.
Idem pour les agriculteurs !
Je m’étais forcée à parler avec cet éleveur, qui ne montrait aucun attachement à ses animaux, mais qui leur permettait de vivre dans des prés pour satisfaire à son label bio.
Pas d’abri salubre pour les pauvres vaches avec leurs veaux, qui parfois les perdaient en hiver à cause du froid. L’un d’eux avait été trouvé gelé un matin à la sortie du ventre de sa mère !
Tout çà parce que cet éleveur n’avait pas le courage de nettoyer l’abri pourtant prévu, complètement maculé de bouses, où il aurait fallu renouveler la paille régulièrement !
Cependant, si les contrôles étaient faits plus souvent, plus sérieusement, dans ces élevages dits biologiques, ce serait tellement plus humain que ces hangars de 1000 vaches qui ont scandaleusement commencé à poindre leur nez !

L’élevage bio, l’agriculture bio, étroitement surveillés, sont la seule solution qui permettrait aux agriculteurs de retrouver leur dignité et aux consommateurs de redevenir confiants envers eux, mais surtout reconnaissants de la nouvelle qualité de vie enfin possible pour tous, et non pas seulement pour ceux qui en auraient les moyens financiers.

Nadia POUPON
Pour le Collectif du 21 Septembre

La chasse, c’est aussi un business ! (France 5)


la_quotidienne 13-11-2014 11-46 (coupé) par contact472

BRAVO pour cette émission, qui a abordé quelques points sensibles ignorés du public.

L’arrogance de cette femme chasseresse et de ce porte-parole, dénués d’empathie du fait qu’ils se savent en terrain conquis, confortés par les lois iniques de notre pays, a pour mérite de prouver une fois de plus :
– que la chasse n’est que le plaisir de traquer pour tuer, et non pour se nourrir.
– que la régulation n’est qu’un prétexte, puisque les chasseurs agrainent les animaux pour les inciter à se reproduire dans les forêts domaniales et les parcs nationaux pourtant censés être interdits à la chasse, ou qu’ils les élèvent pour les lâcher juste avant de les massacrer dans les 600 terrains privés de France.
– que la France détient le triste record du nombre d’animaux tués et de jours de chasse dans l’année, ceci au détriment de la disparition d’espèces, de l’opinion majoritaire des Français qui ne chassent pas, du vol de leur liberté d’expression et de circulation.

Toujours sous l’odieux prétexte de “régulation”, l’ONF autorise ce qu’ils appellent hypocritement “un prélèvement”, pour ne pas dire un meurtre, le tir ou le poignardage de cervidés et même de faons, ce qui devrait émouvoir tout être humain doué de sensibilité, mais qui est annoncé sans détours comme un acte tout-à-fait normal et anodin, faisant partie de l’action de chasse commerciale.

Quoi de plus important que l’argent ? La chasseresse s’est bien emparée de cet argument quand elle parle du déficit commercial qu’entraînerait l’interdiction de la chasse, comme si cet argument avait une priorité absolue sur toute autre considération.

L’éthique ? Le respect de la vie sous toutes ses formes ? L’empathie ? L’enfer des animaux et de ceux qui les aiment qui ont les lois et les gouvernements contre eux ?

Tout ceci ne fait que conforter notre détermination à abolir la chasse, par tous les moyens possibles !

Nadia POUPON

Des agriculteurs maltraitent des ragondins lors d’une manifestation

Les réactions de quelques associations du Collectif du 21 Septembre :

CVN :
La CONVENTION VIE ET NATURE, rappelant que tout animal est un être sensible, dénonce les agissements dégradants de certains agriculteurs qui, ce mercredi 5 novembre, ont battu àmort et peint en rouge des ragondins, devant la Préfecture de NANTES.

Des faits similaires se seraient produits dans d’autres villes, notamment TOULOUSE, lors des manifestations de la FNSEA dont les tracteurs vinrent déverser fumiers, lisiers, plumes, devant les sièges administratifs.

La presse régionale qui n’hésite pas à inventer une « violence des associations de protection animale » ne verra dans ces exactions que les témoignages sympathiques et raffinés de la souriante France rurale.

Ces agriculteurs protestent contre les normes environnementales, les contrôles et les règlements protecteurs de l’intérêt général.

Le malaise agricole vaut celui de l’industrie, de la fonction publique, de la jeunesse, du monde de la recherche, de la société entière confrontée, non pas à une crise, mais à un défi de mutation.

Le paysan doit redevenir un homme qui nourrit les hommes et non un exploitant qui pollue la terre, torture la faune sauvage, maltraite les animaux d’élevage dans des usines à viande ou à oeufs.

L’Union Européenne consacre un important pourcentage de son budget à la politique agricole commune, trop favorable aux gros exploitants et insuffisamment redistributive.

Il faut changer de politique afin d’orienter les productions en un sens conforme à la préservation de la biodiversité, de la santé publique et d’une meilleure justice sociale au sein du monde agricole.

En particulier, les aides à l’agriculture de montagne doivent être subordonnées à la présence des grands prédateurs.

Ceux qui frappent à mort des ragondins, qui fulminent contre les loups, les ours,les lynx, les vautours et tout ce qui vit, font honte à ce pays et nuisent à l’image de l’agriculture qui vaut mieux que cela.

L’agriculture ne doit plus être une exploitation forcenée mais une alliance avec la nature.

Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
TEL 06 76 99 84 65

 

RAC :
Au cours d’une manifestation organisée par les Jeunes agriculteurs et la FNSEA, des agriculteurs ont maltraité des ragondins qu’ils avaient amenés sur place. La vidéo tournée par une télévision locale est particulièrement choquante.

Après les avoir jetés par-dessus une grille, ils les ont aspergés de peinture et assenés de coups de pieds. Ils en ont ensuite écrasés certains sous les roues de leurs tracteurs.

Les voyant maltraiter les pauvres ragondins et rire de leur souffrance, un journaliste les interrogea : « C’est ce qui est fait tous les jours chez nous par les piégeurs », répondit sérieusement l’un d’eux, guère troublé.

Le RAC dénonce avec force ces agissements inacceptables.

D’autres cas de maltraitance (concernant des ragondins, des étourneaux ou encore des porcelets) avaient déjà été constatés lors de précédentes manifestations. Face à ces faits récurrents, quel crédit peut-on accorder aux discours et chartes des agriculteurs et des piégeurs portant sur le « bien-être animal » ?

Ces agissements publics, ainsi que de très nombreuses vidéos disponibles sur internet, témoignent de la violence quotidienne dont sont victimes les animaux, encore considérés par certains comme des « objets » au service d’activités économiques ou ludiques.

La récente reconnaissance des animaux en tant qu’« êtres sensibles » dans le code civil, progression heureuse bien qu’hélas tardive, ne sera réellement cohérente que lorsque les nécessaires modifications réglementaires seront apportées et que les auteurs de tels actes se verront condamnés.

 

Oiseaux Nature : 

Ce n’est pas la première fois que, lors de manifestations, des agriculteurs s’en prennent aux animaux. Au travers leur sentiment de toute puissance qui les aveugle, ils se dévoilent.

FNSEA, chasseurs, le statut de l’animal, l’écologie, ils crachent dessus, ils maltraitent les animaux comme ils maltraitent la terre, leur outil de travail.
Ils projettent leur délire sur les écologistes en les qualifiant d’extrémistes.
Dans quel état psychique se trouvent-ils…?
Au contraire de la haine et la violence, nous choisissons la vie.

http://www.buvettedesalpages.be/2014/11/la-fnsea-et-les-ragondins.html

 

Association Stéphane Lamart : 

Une plainte a été déposée également par le service juridique de l’association.

 

AVES France :

Nous condamnons fermement les actes de cruauté pratiqués par les agriculteurs lors de cette manifestation. Rien ne peut justifier cette barbarie et AVES France vous invite à signer la pétition sur le site mesopinions.com