LES ANIMAUX SAUVAGES VOLONTAIREMENT OUBLIES DANS LE PROJET DE LOI BIODIVERSITE !

La semaine de discussion du projet de loi relatif à la biodiversité en 1ère lecture est terminée. Une seule mesure vraiment positive a été adoptée : l’interdiction de la chasse à la glu ou à la colle.
Espérons que cette mesure soit vraiment appliquée !
La 2ème mesure est une demi-mesure : elle interdit la chasse des mammifères pendant les différents stades de reproduction et de dépendance des jeunes, mais elle exclue les mammifères appartenant à des espèces soumises à plan de chasse ou entrant dans la catégorie des espèces susceptibles d’être classées “nuisibles”; par exemple si dans votre département le renard ou la fouine sont « classés nuisibles » ils pourront être tués toute l’année y compris durant la période de nourrissage des petits. Le côté positif est que cette mesure permet de ne pas porter atteinte à la capacité de reproduction de quelques mammifères, notamment elle devrait interdire la période complémentaire de déterrage du blaireau en pleine période de reproduction, mais combien d’autres continueront à être persécutés toute l’année ?

L’analyse clairvoyante de Pierre Athanaze dans le Nouvel Obs

Pas de statut pour les animaux sauvages ? Le lobby de la chasse a encore frappé
Publié le 17-03-2015 à 14h35 – Modifié à 16h53

Avatar de Pierre Athanaze

Par
Naturaliste et forestier

Le statut des animaux sauvages n’a pas été reconnu par les députés. (J.-S. EVRARD/AFP)

Depuis le 16 mars, l’Assemblée nationale examine le projet de loi sur la biodiversité qui arrive devant le parlement avec un an et demi de retard.

 

Le 26 juin 2014, la commission Développement durable avait adopté l’amendement déposé par Laurence Abeille (EELV), qui reconnaissait enfin un statut juridique à l’animal sauvage. Ce qui permettait de lui reconnaître le statut d’animal sensible. Mesure qui a été adoptée à plusieurs reprises au cours des derniers mois mais seulement pour les animaux domestiques.

 

Les animaux sauvages retirés du projet de loi

 

Cette mesure n’était pas du goût des chasseurs qui voyaient là, à juste titre, un risque pour la pérennité de certains modes de chasse particulièrement cruels pour les animaux qui en sont victimes, telles la vénerie sous terre, la chasse à la glu, les tendelles et quelques autres encore qui chaque année causent la mort de près de deux millions d’animaux sauvages dans des conditions indignes de notre société du XXIe siècle.

 

Aussi, le lobby de la chasse a été très actif ces derniers mois, et vient de démontrer une nouvelle fois sa toute-puissance hier. À la demande des chasseurs,l’article visant à reconnaître un statut aux animaux sauvages été retiré du projet de loi, par le vote d’amendements tous identiques de députés proches des milieux cynégétiques des groupes UMP, PS, PRG et Front de Gauche.

 

Même Ségolène Royal, ministre de l’Écologie était paradoxalement opposée à cette mesure de bon sens. Une fois de plus, la ministre prenait le contre-pied de ce qu’attendent pourtant les Français d’une ministre en charge de la protection de la nature.

 

Le lobby de la chasse est encore trop présent

 

Quand on voit la puissance du lobby de la chasse, et le peu de cas que les parlementaires font de la protection animale, on ne peut que se dire que la souffrance animale a de beaux jours devant elle.

 

Les groupes « chasse » de l’Assemblée nationale et du Sénat reste, et de très loin, les groupes les plus importants en nombre de parlementaires. Bien loin devant les problèmes de santé publique, de sécurité ou d’éducation.

 

Bien que le nombre de chasseurs n’en finisse pas de s’écrouler, il y a aujourd’hui moins d’un million de chasseurs, alors qu’ils étaient 2,4 millions à la fin des années 1970, les partis politiques, pour d’obscures raisons politiciennes continuent à considérer ce loisir comme électoralement prioritaire.

 

Alors que les dernières études montrent que l’électorat de chasseurs ne suit pas du tout les cadeaux électoraux qui leur sont fait. Le Front national est le premier parti des chasseurs [1].

 

Pour tous… sauf l’ONCFS

 

L’Assemblée a également rejeté le principe d’action de groupe en matière d’environnement, pourtant souhaité par certains socialistes et par les écologistes. Ségolène Royal, également défavorable aux amendements qui avaient été adoptés en commission, a jugé que « les réflexions doivent se poursuivre sur cette question, notamment dans les groupes sur la modernisation du droit de l’environnement ».

 

Ce projet de loi prévoit également la création d’une Agence de la biodiversité qui regroupera l’ensemble des établissements publics œuvrant pour la biodiversité.

 

À l’exception d’un seul, pourtant le plus important en nombre de fonctionnaires et salariés : l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ! Celui-ci, à la demande express des chasseurs ne serait pas intégré à la future agence. François Hollande le leur avait promis lors de la campagne électorale des présidentielles.

 

Le courage de prendre ses responsabilités

 

Si cette mesure était confirmée par les votes des parlementaires, elle ferait de cette agence un coquille vide puisqu’il y manquerait plus d’un millier de fonctionnaires et agents, un budget de plusieurs dizaines de millions d’euros, et aurait également pour conséquence de n’accueillir en son sein, aucun spécialistes des vertébrés terrestres (oiseaux, mammifères) !

 

Les parlementaires auront-ils enfin le courage de prendre leur responsabilité et de faire rentrer la protection de la nature et la protection animale dans le XXIe siècle. Aujourd’hui, rien n’est moins sûr.

 

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One Comment

  1. Il faut arrêter ses assassins….qu’attendons nous pour faire un procès à la fédération de chasse…la grande majorité des Français sont contre la chasse et toutes les autres pratiques qui rendent malades les animaux et qui tuent les animaux sauvages !!!

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